dimanche 11 novembre 2018

11 NOVEMBRE 2018 - CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DE LA GRANDE GUERRE



Ca y est, nous y sommes : la fin du centenaire de la Grande Guerre ! 
De belles et grandes cérémonies commémoratives auront lieues dans toute la France et dans le monde, puisque ce fut LA Première Guerre Mondiale.

Revenons sur ce jour tant attendu à l'époque et où le lendemain beaucoup pensèrent "la Der des Der"...



L’armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre.

Le cessez-le-feu est effectif à 11 heures, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons, et annonçant la fin d'une guerre qui a fait pour l'ensemble des belligérants plus de 18,6 millions de morts, d'invalides et de mutilés, dont 8 millions de civils. 

Les représentants allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'état-major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.

Plus tard, le 28 juin 1919, à Versailles, est signé le traité de paix, qui met réellement fin à l'état de guerre.



Le  vers h 30 du matin, juste après la signature du traité, à la sortie du « wagon de l'Armistice » : de gauche à droite au premier plan, l'amiral britannique Hope, le général Weygand, l’amiral britannique Wemyss, le maréchal Foch, le capitaine de la Royal Navy Marriott.

jeudi 1 novembre 2018

INDOCHINE - BATAILLE DE NA SAN - 23 novembre au 2 décembre 1952

Du 23 novembre au 2 décembre 1952, une dure bataille verra s'affronter les forces Françaises au Forces Vietminh.

Ce document de l'ECPAD retrace ces événements avec des images d'époque.


mardi 14 août 2018

15 AOUT 1944 - LE DEBARQUEMENT DE PROVENCE


Moins connu que le 6-juin, le débarquement en Provence, le 15 août, n'en est pas moins capital pour les Alliés dans leur reconquête de l'Europe.

Cette année nous fêterons le 74e anniversaire de la Libération du Sud de la France.
Le débarquement du 6 juin masque celui du 15 août dans la mémoire collective.
Or, s'il n'est que second par sa date et les moyens employés, le débarquement en Provence n'en est pas pour autant secondaire.
Les deux opérations ont été conçues conjointement par les états-majors alliés. Celle de Méditerranée – « Anvil » (« enclume », en anglais) – aurait dû avoir lieu en même temps qu'« Overlord ». Elle a été décalée par manque de péniches de débarquement et pour ne pas ponctionner les fronts italiens avant la prise de Rome.
Mais les Américains l'ont maintenue, contre l'avis des Anglais. Elle est essentielle pour le général de Gaulle comme pour la population et les résistants, massivement mobilisés depuis le 6 juin et qui paient un lourd tribut – des milliers de morts entre juin et août, dont près de 400 dans les seuls départementaux provençaux entre le 6 et le 17 juin –, alors qu'en Normandie les Alliés piétinent.


850 NAVIRES DE GUERRE

L'armée allemande s'y attendait. Les attaques aériennes qui se multiplient font comprendre vers le 10 août que le débarquement aura lieu à l'est du Rhône. Des convois sont repérés. La flotte nécessaire pour « Dragoon » (le nouveau nom d'« Anvil »), la plus importante jamais rassemblée en Méditerranée, comprend 2 200 bâtiments, dont 850 navires de guerre, à 98 % américains et anglais. Partis d'Afrique du Nord, de Corse, d'Italie du Sud, ils doivent parcourir une distance bien supérieure à celle d'« Overlord ». Ils sont signalés dans la nuit du 14 au 15 août au sud de Toulon. La veille, la population du port – celle qui reste, tant il a été bombardé – a reçu l'ordre de l'évacuer.
Le littoral provençal est tenu par la XIXe Armée allemande, dont les forces – blindés et artillerie notamment – ont été ponctionnées pour la bataille de Normandie. L'ensemble, qui ne dispose pas d'unités de réserve, est composé de troupes de valeurs inégales, avec de nombreux « allogènes » (ex-Soviétiques, Polonais, etc.) jugés peu fiables. Mais, à Toulon et à Marseille, plus d'une vingtaine de milliers d'hommes sont concentrés avec ordre de tenir. Le « mur de la Méditerranée » n'est pas terminé, mais le feld-maréchal Rommel l'a fait renforcer. Cependant, les Alliés ont la maîtrise absolue de la mer et de l'air.

ACCÉDER AU PLUS VITE À LA RN 7

La zone de débarquement se trouve entre Bormes et Saint-Raphaël, dans le Var, sur le littoral accidenté et peu favorable des massifs des Maures et de l'Estérel. Pourquoi ce choix? 
D'abord pour échapper à l'artillerie allemande retranchée à Toulon, ensuite, pour accéder au plus vite à la RN 7, l'axe majeur qui permet d'atteindre la vallée du Rhône. C'est cet objectif que vise l'opération aéroportée qui se déroule, à l'aube du 15 août, dans la vallée de l'Argens. Plus de 7 000 hommes, Anglo-Canadiens et surtout Américains, 200 Jeep et autant de canons y sont parachutés ou déposés par des planeurs autour de La Motte, près de Draguignan, dans un secteur dégagé par les Forces françaises de l'intérieur (FFI). Bien qu'un quart des parachutistes aient été largués trop loin et malgré la résistance rencontrée autour du Muy, où stationne une unité de chars, la 1st Airborne Task Force (1st ABTF) du général Robert T. Frederick parvient à contrôler le secteur.
Dans la nuit, des commandos français chargés de sécuriser les deux ailes de la zone avaient été largués. A l'ouest, les commandos d'Afrique neutralisent la batterie du cap Nègre avant d'affronter les défenses avancées allemandes proches d'Hyères. En revanche, à l'est, à la frontière entre le Var et les Alpes-Maritimes, le Groupe naval d'assaut échoue en atterrissant dans un champ de mines.
Après un bombardement aérien, puis naval, intense, le débarquement commence à 8 heures du matin, ce 15 août. Il est dirigé par le général Truscott et le général Patch, commandant respectivement le 6e Corps d'armée et la VIIeArmée américains. La première vague d'assaut est répartie en trois secteurs : Alpha à l'ouest (Ramatuelle-Cavalaire) pour la 3e division d'infanterie (DI), Delta au centre (Sainte-Maxime) pour la 45e DI et Camel à l'est (Saint-Raphaël) pour la 36e DI.

LE 16, FRÉJUS TOMBE

Les défenses allemandes sont rapidement submergées, sauf sur la plage de Fréjus-Saint-Raphaël, où le débarquement s'avère impossible et est détourné vers Le Dramont et Agay. Partout ailleurs, les résultats dépassent les espérances. Le 15 au soir, les Américains tiennent deux zones, l'une couvre l'Estérel, l'autre enjambe les Maures et rejoint le secteur de la 1st ABTF. Les pertes (tués, blessés, disparus) sont estimées à moins d'un millier d'hommes. Le 16, Fréjus tombe, tandis que FFI et gendarmes libèrent, seuls, Draguignan, la préfecture du Var et le siège de l'état-major du 62e Corps d'armée allemand, qui se trouve isolé. Les blindés du colonel Sudre (1re DB), débarqués à Sainte-Maxime, sont aussitôt dirigés au-delà des Maures et s'emparent du Luc le 17. Les premiers éléments de l'Armée B du général de Lattre de Tassigny, arrivés le 16 à Cavalaire-Cogolin, vont aussitôt relayer les Américains sur le Gapeau, à la lisière du camp retranché de Toulon. Au 20 août, les troupes libératrices ont fait 14 000 prisonniers. Il y en a trois fois plus le 24 août. A cette date, 190 000 hommes et 41 000 véhicules ont été débarqués. Le 18, la XIXe armée allemande reçoit l'ordre de se replier sur une ligne Sens-Dijon-Suisse.
En dépit de contre-attaques retardatrices (Draguignan, Barjols, Arles, Apt, etc.), les prévisions de progression sont pulvérisées. La 3e DI suit la RN 7, libère Aix-en-Provence le 21, avant de pousser sur Salon, Arles et Avignon. La 45eferraille le long de la Durance. La 36e est dirigée vers Sisteron et Grenoble. Elle est précédée par la Task Force Butler, qui, après avoir aidé à la libération de Digne et de Gap, est rabattue vers la vallée du Rhône. Les blindés allemands y livrent un combat d'arrière-garde pour protéger le repli.

500 KM EN DEUX SEMAINES

Les affrontements les plus âpres ont lieu dans la Drôme, entre Montélimar et Valence, du 20 au 28 août, alors que les colonnes en retraite, harcelées par les FFI et les avant-gardes américaines, tentent d'échapper à l'aviation alliée qui écrase 2 000 véhicules et 300 pièces d'artillerie. Valence est libérée le 31 août et Lyon le 3 septembre, avec soixante-dix jours d'avance par rapport aux prévisions. La VIIe Armée américaine a parcouru 500 km en deux semaines. En revanche, à l'est, la 1st ABTF, qui doit assurer la protection du corps expéditionnaire, laisse libérer Nice par la Résistance alors que les Allemands se replient sur la frontière italienne, d'où ils ne seront délogés qu'en avril 1945.
Entre-temps, Toulon et Marseille sont le théâtre des plus rudes batailles de cette campagne. Les garnisons allemandes, qui ont ordre de tenir jusqu'au bout, s'appuient sur un réseau de batteries et de fortifications redoutable. Leur conquête est confiée aux unités de l'Armée B, la 1re division française libre (DFL), la 3e division d'infanterie algérienne (DIA) et la 9e division d'infanterie coloniale (DIC), les blindés de la 1re DB. Le 19, la bataille de Toulon commence. Elle va durer une semaine. Alors que la 1re DFL et la 9e DIC sont lancées dans un assaut frontal à partir d'Hyères et des Solliès (du 20 au 23 août), les spahis de la 3e DIA, guidés par les FFI, s'infiltrent par le nord. Le 23, les libérateurs rejoignent les résistants qui font le coup de feu au centre-ville depuis le 21. Reste à réduire l'arsenal et les nombreux forts : les combats feront rage encore trois jours.

UNE POPULATION ENTHOUSIASTE

Le coup d'audace est la conquête simultanée de Marseille. Le général de Monsabert, qui décide de pousser sans attendre la relève, s'appuie sur les tabors marocains et les tirailleurs algériens. Précédés par la 1re DB, ces hommes démantèlent la ligne de défense édifiée à la périphérie, notamment le verrou d'Aubagne, enlevé le 21. Les faubourgs de Marseille sont atteints le 22. Le lendemain, les tirailleurs du colonel Chappuis et les blindés parviennent au milieu d'une population enthousiaste, jusqu'à la préfecture que la Résistance contrôle depuis deux jours. Raymond Aubrac, le commissaire de la République, y arrive le 24. La ville n'est pas encore libérée. Le général Schaeffer, commandant la place, refuse de capituler. Il faut s'emparer des positions une à une, Notre-Dame-de-la-Garde le 25, le parc Borély le 26, le fort Saint-Nicolas et le cap Janet le 27, etc., jusqu'à ce qu'il rende les armes le 28 au matin, en même temps que son homologue toulonnais, l'amiral Ruhfus, retranché dans la presqu'île de Saint-Mandrier.

Près de 10 000 Allemands sont morts dans la conquête des deux ports et 35 000 ont été faits prisonniers. Les pertes de l'Armée B s'élèvent à 4 000 tués ou blessés. Mais Toulon et Marseille ont été libérées bien avant les J + 20 et + 40 prévus. Moins d'un mois après le débarquement du 15 août, les hommes de Leclerc (2e DB) rejoignent en Bourgogne ceux du général de Lattre. Malgré le minage des quais par les Allemands, les ports de la région de Marseille accueillent leurs premiers bateaux le 15 septembre. 

C'est parce qu'ils jugeaient leur contrôle indispensable à l'approvisionnement de leur armée en hommes, en matériel et en carburant que les Américains ont maintenu le projet de débarquement en Provence, dont la réussite a été totale mais l'importance mésestimée. Ce qui est faire peu de justice à un épisode majeur de la libération de la France et de l'Europe.

lundi 6 août 2018

Irlande : un feu de forêt dû à la canicule révèle une inscription historique de la seconde guerre mondiale


L'Irlande subit de plein fouet la canicule. Les fortes chaleurs ont provoqué un incendie qui a mis en lumière une inscription datant de la Seconde Guerre mondiale, selon les informations de Mashable.

L'Irlande n'est pas non plus épargnée par la vague de chaleur qui touche une grande partie du globe.

Le pays a connu des records de température cet été. 30,5 °C ont d'ailleurs été relevés à Enniskillen en Irlande du Nord, une température qui n'avait plus été atteinte depuis 1983. Des chaleurs qui ont provoqué un départ de feu sur les flancs montagneux près du sommet de Bray Head, sur la côte est de l'Irlande, à seulement quelques kilomètres de Dublin. L'incendie a permis de mettre au jour l'inscription "Eire". Selon le site Mashable, il s'agit d'une inscription qui remonte à la Seconde Guerre mondiale. En gaélique irlandais, "Eire" signifie Irlande. Toujours selon le site d'informations, c'était un terme qui était largement utilisé entre 1939 et 1945. Ces quatre lettres ont été écrites avec des pierres pour permettre aux alliés ou aux Allemands qui survolaient le pays avec des bombardiers de savoir que l'Irlande était un pays neutre dans le conflit.

Une découverte pas si rare

C'est l'armée de l'air irlandaise et l'unité de soutien Garda Air qui ont repéré cette inscription depuis les airs. Bien que de telles inscriptions peuvent parfois être aperçues le long des côtes irlandaises, celle-ci, ne l'avait encore jamais été. Avec les fortes chaleurs qui touchent l'Irlande, les découvertes sont de plus en plus nombreuses. Dans le comté de Meath, au nord de Dublin, un Irlandais a découvert des restes qui pourraient être un ancien cromlech, un monument formé avec des menhirs, d'il y a 5 000 ans, selon les informations de la BBC.





Photos courtesy of the Garda Air Support Unit

samedi 14 juillet 2018

14 JUILLET 2018 - RETOUR SUR L'HYMNE A LA LIBERTE : LA MARSEILLAISE


La Marseillaise, qui était à l'origine un chant de guerre révolutionnaire et un hymne à la liberté, est devenue l'hymne national de la République française en 1795. Cet hymne, dont les couplets ont été plusieurs fois modifiés au cours de son histoire, accompagne aujourd'hui la plupart des manifestations officielles et des événements sportifs.


La Marseillaise a été écrite par Rouget de Lisle à Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 avril 1792, à la suite de la déclaration de guerre du roi à l'empereur d'Autriche. 
Elle était à l’origine baptisée "Chant de guerre pour l'armée du Rhin".

C’est le Baron de Dietrich alors maire de Strasbourg qui a demandé à Rouget de Lisle, officier français en poste dans la ville, d'écrire un chant de guerre.
Le célèbre chant aurait été écrit chez Rouget de Lisle, rue de la Mésange.
Un tableau exposé au musée des Beaux arts de Strasbourg représente l’auteur présentant ce chant au Baron de Dietrich.

Le futur hymne français a été chanté publiquement pour la Première fois sur la Place Broglie, devant l'Hôtel de ville de Strasbourg.
Le 14 juillet 1915, les cendres de son auteur Rouget de Lisle ont été transférées aux Invalides. 


Ce chant a été rebaptisé La Marseillaise car il a été repris par les soldats républicains de Marseille lors de l'insurrection des Tuileries en août 1792. 
Ce bataillon, parti de la rue du Tapis-Vert à Marseille, gagna Paris à pieds en chantant cet hymne, dont on pense souvent à tort qu’il a été écrit à Marseille.
Ce chant rencontre alors un tel succès qu'il est déclaré chant national le 14 juillet 1795. 


Interdite sous l'Empire et la Restauration, la Marseillaise a été remise à l'honneur lors de la Révolution de 1830. 
Elle redevient l’hymne national français sous la IIIème République, en 1879 et une Première "version officielle" est adoptée par le ministère de la guerre en 1887.

Son statut d'hymne national a été confirmé dans les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2). 
Un temps délaissé, ce chant revient actuellement en force en tant que symbole républicain, au même titre que le drapeau national.
Depuis la loi du 23 avril 2005, l’apprentissage de la Marseillaise est obligatoire à l'école primaire.


Dès l’origine, la Marseillaise a été mise en musique sous diverses formes, avec ou sans chant.
La version jouée aujourd'hui lors des cérémonies officielles est une adaptation de la version de 1887.
Cet arrangement officiel de l'hymne national a été réalisé par Pierre Dupont, chef de la musique de la garde républicaine, à la demande du Président Valéry Giscard d'Estaing.


Contrairement à certaines polémiques sur la violence sanglante ou la xénophobie des paroles de ce bel hymne à la liberté, le « sang impur qui abreuve les sillons » est celui des ennemis de la liberté, qu'ils soient Français ou étrangers.
Dire que la Marseillaise est xénophobe, c'est un détournement de sens, c'est ignorer son histoire, et sa place dans le patrimoine français et étranger.
Il ne faut pas oublier que la Marseillaise est un chant de liberté et de libération, par lequel la France et d'autres pays se sont libérés.
La Marseillaise a été interdite par les régimes monarchiques, sous l'Empire et sous l'occupation allemande justement parce qu'elle était un chant de liberté.
Le chant a été utilisé par Mao, les enfants chinois l'apprenaient à l'école en mandarin.
En avril 1931, elle est chantée lors de la cérémonie de proclamation de la Seconde République espagnole.
L'air de la Marseillaise est adopté dans les années 1930 par les socialistes chiliens.
Au Pérou, l'hymne de l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA), est la "Marsellesa Aprista", une Marseillaise avec des paroles en espagnol.
Plusieurs dictateurs sud-américains ont aussi été chassés au son de la Marseillaise.
Il y a suffisamment d'exemples dans l'histoire qui nous prouvent que la Marseillaise n'est pas hostile aux étrangers !

Par ailleurs, le célèbre chant a été adapté par des musiciens de variété ou de jazz et a eu de nombreux interprètes. 


Elle a même été reprise par les Beatles dans l’introduction de leur titre All You Need Is love.



samedi 19 mai 2018

IL Y A QUARANTE ANS, LA LEGION SAUTAIT SUR KOLWEZI

Le 19 mai 1978, le 2e régiment étranger de parachutistes sautait sur Kolwezi, mettant fin à des massacres de civils européens et africains. Montée dans l'urgence, lancée sur l'ancien Zaïre, cette opération est l'une des victoires les plus emblématiques de l'armée française contemporaine.


Le samedi 13 mai 1978, des nouvelles alarmantes parviennent du Zaïre, l'actuelle République démocratique du Congo. 

Dans la province du Shaba, l'ex-Katanga, des bataillons de «Gendarmes», rebelles originaires de cette région du sud du pays et entraînés en Angola par des conseillers cubains et est-allemands, ont franchi la frontière et se sont emparées par surprise de la ville de Kolwezi

Quelque 2500 Européens, en majorité des employés de la Gécamines, la société qui exploite les riches mines de cuivre et de cobalt de la région, et leurs familles, sont pris en otage ; plus d'une centaine sont massacrés.

Des rebelles ex-katangais préparent un coup de force contre le Shaba dont le cuivre fournit près des 2/3 des revenus du Zaïre. En mai 1978, ils s’infiltrent à partir de la Zambie et le 13 mai, 3 500 Tigres-commandos de Mbumba s’emparent de l’aérodrome de Kengere, coupant les communications de la cité minière de Kolwezi.

Cette ville de 40 Km²et de 100 000 âmes dispose d’un aérodrome et d’une station radio. Divisée en quartiers identifiables - vieille ville à l’Ouest, ville européenne à l’Est, Manika au Sud-est - Kolwezi possède un hôpital et un lycée.

3 000 occidentaux travaillent pour la Société Générale des Carrières et des Mines. A l’arrivée de rebelles, les forces zaïroises l’abandonnent. Des habitants sont abattus, d’autres pris en otage. L’ambassade de France à Kinshasa est alertée. Mobutu affirme à Paris qu’il contrôle la situation.

Mais que veulent les rebelles ? Piller et se retirer ou tenter un coup de force ? Mobutu semble incapable de faire face. Des interceptions font état d’exécutions sommaires à Kolwezi.

Dès lors, comment sauver les expatriés sans intervention militaire ? Et si l’on s’y décide, comment faire sans heurter l’opinion internationale ? Le 14, Mbumba déclenche une offensive. L’armée zaïroise étant en difficulté, Mobutu appelle à l’aide les occidentaux.

Le Colonel Gras (MMF au Zaïre) suggère une opération aéroportée au gouvernement à Paris. L’accueil de Bruxelles est réservé. Les rebelles exécutent pourtant les pro-Mobutu et les Blancs qui refusent d’être détroussés. Terrorisées, leurs familles se terrent.

Le 15, les exactions s’accélèrent. Le colonel Gras transmet l’ébauche d’un plan d’opération aéroportée (OAP).

Conscient de l’impossibilité d’un renfort après la mise à terre, il mise sur la surprise ! De toute manière, le temps presse.

Les Belges souhaiteraient se contenter d’évacuer les ressortissants européens. La journée s’achève sans qu’une décision soit arrêté. On estime que plusieurs centaines de rebelles ont déjà quitté Kolwezi. En effet, à Manika, il n’en resterait que 500 et quelques Cubains. Le moment parait donc opportun, mais il manque le courage politique pour lancer l’opération.

Au matin du 16, des parachutistes zaïrois sautent sur Kolwezi, d’autres progressent depuis Lubumbashi. Si les pertes gouvernementales sont lourdes, l’aérodrome est repris. Se croyant attaqués par des unités aidées de soldats européens, les Tigres massacrent les otages.

Devant l’urgence, le président Giscard d’Estaing décide d’intervenir. La France assurera l’OAP au plus près de Kolwezi. Puis la Belgique procédera à l’évacuation des Européens. Avec l’accord du gouvernement zaïrois, Londres enverra en Zambie quatre avions de ravitaillement, puis assurera le rapatriement des Britanniques.

Enfin, Washington gèrera la logistique. L’unité française qui est en alerte Guépard est le 2e REP. Seule unité parachutiste de la Légion, il a fait partie de la 11e DP, mais peut aussi être engagé comme l’infanterie traditionnelle grâce à ses véhicules. Le REP compte plus de 1 000 hommes. 

Commandée par le Colonel Erulin, cette unité professionnelle est adaptée à l’intervention. Mais il faudra réquisitionner des avions pour aller à Kinshasa. Pour le largage, six avions tactiques sont nécessaires ; la France n’en a que deux. Après avoir repris Kolwezi, les Français devront rétablir la normalité au Shaba.

Le 17, le délai d’alerte du REP passe de 72h00 à 06h00. Deux équipes du 13e RDP et une du 1er RPIMa sont envoyées à Kolwezi pour recueillir du renseignement.

Á 20h00, le REP achève ses perceptions ; dans la nuit du 17 au 18, son délai d’alerte est diminué de moitié. Sans en connaître motif, il se déplace vers Solenzara.

Le 18, le général Lacaze ordonne de délivrer Kolwezi. 4 DC-8 d’UTA et 1 du Transport Aérien Militaire emportent les légionnaires vers Kinshasa ; un 707 d’Air France transporte le matériel.

Les perceptions commencent en soirée et les compagnies sont briefées. Si les légionnaires ont le sentiment de réaliser un sauvetage et s’ils sont surentraînés, peu ont une expérience opérationnelle. En outre, les renseignements font défaut.

Les 700 hommes vont sauter à 250 m du sol sous le feu adverse.
Le 19 à 11h00, la première vague (405 h.) embarque dans des avions de transport, un Transall et quatre C-130 zaïrois. 
A 15h30, elle est larguée sur l’aéroclub.

Les parachutistes déplorent 6 blessés. Un isolé est tué. Le regroupement effectué, ils marchent sur Kolwezi où des charniers sont découverts.

Les clichés de Paris-Match légitimeront l’opération. Une colonne blindée est détruite par les légionnaires et plusieurs embuscades mettent l’ennemi en fuite.

La deuxième vague (250 h.) reçoit l’ordre de reporter son saut à l’Est de Kolwezi. Les Français se sont emparés des points clés, y regroupant 2 800 otages.


Le 20 à 06h30, la deuxième vague coupe la retraite aux Tigres. Les parachutistes belges facilitent l’évacuation, laissant le ratissage au REP.
L’après-midi, Kolwezi est libérée.

Transportant les Européens jusqu’à Kamina, les Belges les acheminent le 21 sur Bruxelles avec huit Boeing.

Fin juin, une force africaine assure la relève.

Malgré la fulgurance de l’opération  « Bonite », les Tigres ont tué 700 Africains et 170 Européens.

Le REP a perdu 5 hommes, les Belges 1, les Marocains 1.
La force d’intervention compte 20 blessés, l’armée zaïroise 14 tués et 8 blessés. 250 rebelles ont péri et 160 ont été capturés.
Les légionnaires ont détruit 4 automitrailleuses, saisi 1 000 armes légères d'infanterie (ALI),10 mitrailleuses, 38 fusils mitrailleurs (FM), 21 lance-roquettes d’origine soviétique (RPG7), 15 mortiers et 4 canons.


Si « Bonite » fut un succès militaire, cette opération d’évacuation inédite a provoqué des turbulences dans une région déjà bien troublée.

Par la suite, le départ des Européens a encouragé le pillage, et le tissu industriel s’est momentanément désagrégé.


A ceux qui ne sont pas revenu et qui ont donné leur vie pour pouvoir en sauver des centaines d'autres : SERGENT-CHEF DANIEL Norbert 20/05/78, (Métal shaba) - CAPORAL-CHEF ALIOI Youcef, 27/05/78 (Likasi) - CAPORAL ARNOLD Richard 20/05/78, (Kolwezi) - CAPORAL HARTE Jules 23/05/78, (Kolwezi) - LEGIONNAIRE 1er Classe CLEMENT Jules 23/05/78, (Kolwezi).



NOTA : 
Le Congo a obtenu son indépendance de la Belgique en 1960. En 1971, Mobutu le baptise Zaïre ; la province minière du Katanga devient le Shaba. Un accord de coopération militaire est signé avec la France en 1974. En 1978, les deux grands s’affrontent de manière indirecte en Afrique. Les Soviétiques y mènent une politique de déstabilisation grâce aux troupes cubaines d’Angola.

Pour en savoir plus :

Le film "LA LEGION SAUTE SUR KOLWEZI"

La légion saute sur Kolwezi est un film français de Raoul Coutard, sorti en 1980, relatant les opérations du sauvetage de Kolwezi en 1978. Le film est fondé sur le livre du même titre, de Pierre Sergent, paru en 1979


Le roman de Pierre Sergent publié en 1979.















lundi 7 mai 2018

7 MAI 2018 - 64e ANNIVERSAIRE DE LA CHUTE DE DIEN BIEN PHU

Le 7 mai 1954, à Dien Bien Phu, un camp retranché du nord du Vietnam, aux confins de la Chine et du Laos, une force française de plusieurs milliers d’hommes capitule face à l’armée populaire vietnamienne du général Giap qui en faisait le siège depuis plusieurs mois.


La défaite de Dien Bien Phu est une étape importante de la fin de l’Empire colonial français. L’historien Alain Ruscio la replace dans son contexte :
Dien Bien Phu morne cuvette. Dans l’imaginaire de bien des Français, la défaite tonkinoise a rejoint celles d’Alésia, de Bouvines ou de Waterloo. Avec, en plus, une dimension culpabilisante : Que diable allait f… l’armée française dans cette galère, à l’autre bout du monde ?
1953. La guerre d’Indochine dure depuis sept années. Le corps expéditionnaire français s’y est progressivement enlisé. Son adversaire, l’armée populaire, que les Français appellent le plus souvent Viet Minh, voire Viets, d’abord en difficulté, a repris l’initiative sur tous les fronts. En mai, le gouvernement français a nommé un nouveau commandant en chef – le septième ? le huitième ? on ne compte plus – un nouvel homme miracle, le général Navarre.
Celui-ci décide d’inverser la tendance par une initiative spectaculaire. C’est donc l’armée française qui a cholisi le terrain. Ce sera à Dien Bien Phu.
Seuls les spécialistes de l’Indochine connaissaient ce petit village du pays thai, au nord du Vietnam, avant le parachutage, le 21 novembre 1953, de milliers de soldats du Corps expéditionnaire. L’ambition du commandant en chef, est simple : il s’agit de « barrer la route » du Laos et de « casser du Viet » (l’expression court dans la presse pro-guerre). Pour ce faire, il édifie un camp impressionnant, sans doute le plus puissant de l’après Seconde guerre mondiale, autour de points d’appui, amoureusement baptisés de noms de femmes (Anne-Marie, Béatrice, Dominique…). Y affluent les meilleurs soldats français d’Indo, dont le célèbre Bigeard. Le camp est placé sous le commandemant du colonel de Castries, un cavalier, qui sera fait général pendant la bataille.
Il est de bon ton, aujourd’hui, de critiquer cette initiative. C’est oublier un peu vite que la quasi-totalité des militaires et des politiques français l’approuvèrent. « Le Commandement français est sûr d’infliger une sévère défaite au Viet Minh à Dien Bien Phu. Nous nous attendons à des combats durs et longs. Nous gagnerons » dit ainsi le général Cogny, adjoint de Navarre (Le Figaro, 13 janvier 1954).
Mais, face à l’armée française, il y a un tandem d’exception : Ho Chi Minh et Vo Nguyen Giap. Ho le politique et Giap le militaire. Ho le réservé et Giap l’impétueux. Surtout, il y a une majorité de la population, tous les témoignages d’époque en attestent. Pour l’indépendance, certes, pas pour le communisme. Mais une majorité.


Et une vraie armée. Ce ne sont plus des va-nu-pieds, comme au début de la guerre, que les Français affrontent, mais des soldats aguerris, entraînés, équipés, en grande partie par la Chine populaire – il est vrai que l’armée française, elle, est équipée à 75 % par les Américains…
La bataille ne s’engage véritablement qu’en mars 1954. Navarre a choisi le lieu, Giap choisit le moment. Navarre a édifié son camp au centre d’une cuvette, Giap a massé ses troupes sur les bords. C’est de bonne guerre.

Dès le premier assaut Viet Minh, c’est la stupéfaction. Deux des points d’appui réputés imprenables sont enlevés sans coup férir. Puis, c’est la piste d’aviation, intensément bombardée, qui devient inutilisable. De piège à Viets, la cuvette se transforme jour après jour en piège à Français. Rien n’y fait. Ni l’héroïsme indéniable des soldats du Corps expéditionnaire, ni les plans un peu fous de sortie en masse, ni les bombardements aériens (souvent au napalm) des lignes Viet Minh. C’est à un véritable Verdun de la jungleVerdun tropicalVerdun tonkinois (toutes expressions empruntées à la presse de l’époque) que l’on a affaire. Oui, mais un Verdun sans la voie sacrée, un corps sans poumon, destiné à mourir.
C’est chose faite, le 7 mai. Dialogue par téléphone entre les généraux Cogny, à Hanoi, et de Castries, à Dien Bien Phu :

« Mon général, situation grave, combats confus partout. Je sens que la fin approche. Nous nous battrons jusqu’au bout. 
-  Bien compris, bien compris, vous lutterez jusqu’au bout. Pas question de hisser le drapeau blanc, n’est-ce pas ? 
-  Non, nous détruirons les canons, le matériel et les postes de radio-télèphone. 
-  Merci ! 
-  Nous nous battrons jusqu’au bout. Au revoir, mon général. Vive Ia France ! »
Mais l’émotion n’empêche pas de réfléchir. A qui, à quoi a servi cette guerre, dont cette ultime bataille ?
La vérité est que l’affrontement d’Indochine n’a jamais été vécu par la nation française comme sa guerre. L’opinion, travaillée par un PC alors très actif, a même franchement condamné, et de plus en plus, cet engagement. Et les gouvernements successifs, dirigés par le MRP, le centre, le Parti socialiste, n’ont pas su, voulu ou pu donner à cette guerre une dimension nationale. L’anticommunisme en fut le seul aliment.
Les héros de Dien Bien Phu sont morts ou sont revenus traumatisés parce que les politiques n’avaient pas compris que l’ère des décolonisations était commencée, que le sentiment national – vietnamien mais, au-delà, de tous les peuples encore dominés – était devenu une force irrésistible qu’aucune armée ne pouvait briser.
Un peu plus tôt, un homme politique français avait, lui aussi, écrit un livre évoquant la bataille du Tonkin. Et avait trouvé une jolie formule : « La politique de force alla jusqu’à son terme en Indochine : ce terme s’appelle Dien Bien Phu ». Il s’appelait François Mitterrand (Présence française et abandon, 1957).
Que n’avait-il eu cette sagesse, au lendemain de l’insurrection algérienne, lorsqu’il déclarait : « La seule négociation, c’est la guerre » ? Il aurait évité à la France, non certes un nouveau Dien Bien Phu (il n’y en eut pas en Algérie), mais un nouveau rendez-vous manqué avec l’Histoire en train de se faire.
Alain Ruscio, historien

crédits photos : DR

dimanche 8 avril 2018

MEDIA - REVUE SOLDATS DE FRANCE DE L'ECPAD N°6 - LA GUERRE D'INDOCHINE

Cette revue a la particularité d'être proposée gratuitement en consultation , en impression ou en téléchargement sur le lien suivant.


samedi 10 mars 2018

UNE REFONTE COMPLETE DU SITE AMP




Notre site frère auxmorts.patrimoine.free.fr vient de connaître une refonte complète de sa maquette.

En effet depuis 2009 il n'avait pas vraiment connu de modification et il s'est avéré que la nouvelle réorganisation des régions françaises, qui s'est effectuée l'an passé, ne permettait plus au site une mise à jour concrète des MAM de ses communes puisque, pour certaines, leur département avait changé de région !

La nouvelle mouture du site est donc calquée sur les nouvelles régions pour la recherche de base. 

Toutefois bien entendu les départements n'ayant, quant à eux, pas changés et leurs communes non plus, les pages référencées jusqu'à présent n'ont pas changées. Seulement leur maquette graphique sera modifiée progressivement afin d'avoir un site uniforme (sans jeu de mot !).

Beaucoup de communes seront ajoutées dans les mois à venir qui attendaient depuis un petit moment (près de trois ans !) d'être mises en ligne et d'autres venant d'être recensées au niveau de leur MAM, stèle ou plaques commémoratives.

Le Blog quand à lui reste toujours le lien d'information des mises à jour à venir sur le site et le média d'information parallèle et complémentaire du site.

Allez donc voir les nouveautés de notre Grand Frère ;)