jeudi 1 octobre 2015

HISTOIRE : RC 4 : CAO BANG OCTOBRE 1950




En mai 1950, le 3e groupement colonial de commandos parachutistes reprend Dong Khé au Viêt-minh, qui a anéanti quelques heures auparavant, deux compagnies du 8e régiment de tirailleurs marocains. 


En septembre, la pression ennemie s’accentue. Dong-Khé, défendue cette fois par deux compagnies du 2e bataillon du 3e régiment étranger d’infanterie, est submergé. 

Le poste de CAO BANG.

Décidée à la hâte, l’évacuation de la garnison de Cao Bang, forte de plus de trois mille cinq cents hommes est prévue pour le 1er octobre : celle-ci est constituée du 3e bataillon du 3e régiment étranger d’infanterie, du 3e tabor marocain, d’un bataillon de supplé-tifs et d’un millier de partisans.


Le 30 septembre, l’opération Tiznit est déclenchée, par laquelle les trois mille trois cents hommes du groupement Bayard partiront de Lang Son, à la rencontre de la garnison de repli, pour la recueillir. 



Le groupement se compose des 1er et 11e tabors marocains, d’un bataillon de marche du 8e régiment de tirailleurs marocains et du 1er bataillon étranger de parachutistes, aux ordres du commandant Segrétain, parachuté sur That Khé dès le 18 septembre. 



Du 1er au 18 octobre, ces unités vont se sacrifier pour rem-plir leur mission. Opposés à plus de trente bataillons Viêt-minh, ceux de Cao Bang et ceux de Bayard vont livrer un, dix, cent combats héroïques, au corps à corps, à un contre cent, dans un site grandiose, véritable débauche de pains de sucre, de calcaires en dents de scie, de ravins, de végétation inextricable.

Tour à tour les unités seront englouties dans une bataille apocalyptique. Les goumiers, les tirailleurs, les coloniaux, les légionnaires n’auront qu’un courage inouï, une volonté indomptable et une abnégation sans faille à opposer à cet ennemi supérieur en nombre. Les uns après les autres, ils disparaîtront à Dong-Khé, sur le Na N’Gaum, sur le Na-Kéo, sur les cotes 533, 703, au col de Long-Phaï, dans les calcaires de Coc-Xa, au passage de la source.



Le chef de bataillon Segrétain mourra avec le 1er bataillon étranger de parachutistes, les armes à la main, comme ceux du capitaine Danjou à Camerone. Il sera le premier des trois morts du bataillon étranger de parachutistes, fleuron des troupes étrangères.


Le 3e groupement colonial de commandos parachutistes, largué sur That Khé, le 8 octobre, pour recueillir les survivants, subira un sort identique.



Plus de sept mille hommes ont été engagés dans cette bataille, moins de mille rejoindront Lang Son les jours suivants. Les autres sont soit morts, soit blessés. Ces derniers prendront le chemin d’une captivité qui, pour la majorité, sera fatale.


RC4 : Route coloniale n° 4

Ancienne route « mandarine » qui serpente au plus profond des montagnes du Tonkin, le long de la frontière de Chine. 

La RC 4, relie entre elles des places fortes dont les noms se récitent aujourd’hui comme les stations d’un chemin de croix : Lang Son, Na Cham, That Khé, Cao Bang. 

En 1950, cette route est le siège d’une gigantesque bataille sans précédent dans notre histoire coloniale. Véritable cordon ombilical, mais également coupe-gorge réputé, elle traverse les zones montagneuses du Haut Tonkin particulièrement propice aux embuscades meurtrières. 

Le Viêt-minh porte son effort contre les convois français qui l’empruntent pour ravitailler les postes, et principalement Cao Bang. 




Bibliographie :

« RC4 (de la RC4 à la N4)  », Colonel Dang Van Viet, éditions Le Capucin - Lagarde Firmacon - Témoignage historique de 140 pages.
« Indochine (1946-1962). Chronique d'une guerre révolutionnaire », FALL (Bernard), Paris, Robert Laffont, 1962
« La France et ses soldats, Indochine, 1945-1954 », BODIN (Michel),  ParisL'Harmattan, 1996
 « La guerre d'Indochine, racontée par ceux qui l'ont vécue (1945-1954) », Paris, Editions France-Empire, 2001

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